Logement
Logement social, On porte des projets ambitieux pour l’habitat sur notre territoire.
Interview de Tarik Zahidi
©Erwann QUÉRÉ
Pour avoir un logement social, il faut être patient, plus de 5 700 demandes sont actuellement en cours à Villetaneuse. La ville compte plus de 60 % de logement social, et pourtant la difficulté pour se loger reste entière.
Dans la dernière édition de « Villetaneuse Ma ville », un état des lieux a été dressé, Tarik Zahidi, Premier adjoint au Maire, délégué au logement, la lutte contre l’habitat indigne, au développement économique et à l’économie sociale et solidaire explique la situation à Villetaneuse.
VMV : Tarik Zahidi, Vous recevez les villetaneusiens lors de vos permanences logement, quelles sont les demandes qui vous sont adressées ?
TZ : Depuis notre installation, je reçois effectivement tous les samedis entre 7 et 10 demandeurs de logement qui me sollicitent. Aujourd'hui, j’ai reçu plus de 212 villetaneusiens pour les accompagner, et la liste des rendez-vous reste longue, il faudra malheureusement prévoir un délai de quelques semaines pour que je puisse vous recevoir.
À l’origine des demandes, on va retrouver des besoins assez similaires, les familles qui s’agrandissent souhaiteront avoir une pièce en plus, les jeunes qui souhaitent prendre leur envol et partir de chez leurs parents, mais aussi des problématiques parfois plus préoccupantes de logements dégradés ou de personne qui un jour dans leur parcours se sont retrouvées sans logement.
Si d’ailleurs, vous souhaitez prendre un rendez-vous, vous pouvez le faire par mail, téléphone, ou en remplissant le formulaire à l’accueil de la mairie.
VMV : Face à cet état des lieux, quelles sont selon vous les priorités ?
TZ : Accompagner la gestion de la demande de logement, en accompagnant les demandeurs ; mobiliser l’ensemble des acteurs qui attribuent des logements et qui disposent de contingent bien plus grand que celui de la ville (1 %, Dalo,…) ;
Lutter efficacement contre les problèmes du quotidien qui peuvent impacter les locataires, je pense aux problématiques de voisinage ou de sécurité…;
En synthèse, c’est ce qu’on peut faire immédiatement pour transformer son quotidien ;
VMV : Malgré cela, les temps d’attente sont longs, quels sont vos marges de manœuvre en tant qu’élu local ?
TZ : Tout d’abord, un rapide constat. Les demandes se multiplient, la construction est limitée et trop de collectivités ne jouent pas le jeu en construisant des logements sociaux ;
Les salaires stagnent, les plus fragiles ont vu leur pouvoir d’achat diminuer. Les prix sur le marché privé sont de plus en plus élevés et aujourd’hui même les ménages avec des bons salaires sont contraints de se tourner vers le logement social ;
Donc on alerte, il faut que chacun (Etat, collectivités locales, bailleurs…) prenne ses responsabilités, de notre côté, on porte des projets ambitieux pour l’habitat sur notre territoire.
VMV : Qu'entendez-vous par projets ambitieux ?
TZ : En plus du travail quotidien avec les bailleurs, nous avons pris des orientations fortes notamment :
Favoriser l’accession à la priorité, permettre à chacun d’être propriétaire de son logement ;
Dynamiser le projet ANRU, un projet ambitieux qui va transformer le sud de la ville (déconstruction et reconstruction de logements de qualité d’un côté et rénovation de l’autre).
Je suis conscient de l’état de certains logements et de l’impact que cela peut avoir sur la vie des familles qui y habitent, humidité, précarité énergétique, ces projets répondent à des besoins…
VMV : Besoin aussi d'un loyer adapté. Plaine Commune, comme Paris, a voté l'encadrement des loyers, sans réel pouvoir de sanction, d’ailleurs…Qu'en pensez-vous ?
TZ : L’encadrement est une très bonne chose, la tension sur le logement social est en partie due aux hausses de loyers incontrôlées sur notre territoire. Aujourd’hui, si je prends l’exemple d’une famille avec un enfant et 3 000€ par mois de revenus, il lui est très compliqué de se reloger dans un F3 du parc privé qui en moyenne sera à 1. 100€ par mois. Ces familles qui ne demandaient pas nécessairement de logement social sont aujourd’hui contraintes par défaut de ne pouvoir se reloger ailleurs.
Cela dit, il faut pouvoir redonner aux élus et aux autorités locales le pouvoir de faire respecter ces dispositions. La situation devient urgente et nous nous retrouvons bien démunis quand nous observons les orientations prises par certaines communes des départements voisins.
Propos recueillis par Christophe Barette
Contacts
Hôtel de ville, 1er étage
1 place de l’hôtel de ville 93430 Villetaneuse
Tél : 01 85 57 39 52
Mobile : 06 03 98 70 80 ou 06 03 62 29 72
Email : logement@mairie-villetaneuse.fr