Économie
Des trentenaires redonnent vie aux poussettes
Dans la zone d'activité économique
Photo © Christophe Barette
Villetaneuse, le 13 avril 2022,
Yann Spigolis et Harold Martin, deux trentenaires, ont installé leur entreprise de reconditionnement de poussettes dans notre ville. Le but : proposer aux parents de consommer de manière plus durable.
En rentrant dans les locaux de Biicou « Nous sommes plus près de la PME que de la start-up avec un baby-foot » plaisante Yann Spigolis. Le petit atelier est, en effet, rempli de poussettes, triées en trois catégories : celles qui viennent d’arriver, celles à reconditionner et les autres emballées dans de grands cartons, prêtes pour un nouveau départ. Biicou compte six personnes, avec une moyenne d’âge autour des 30 ans. Deux personnes s’occupent du reconditionnement, deux autres gèrent la communication et le marketing, et deux autres travaillent sur le SAV (gestion des clients). Pour le reconditionnement, les mécaniciens mettent en moyenne une heure sur chaque poussette, un opérateur peut remettre à niveau jusqu'à 7 poussettes par jour.
Une autre consommation est possible
L’objectif des deux créateurs : changer les modes de consommation, penser seconde main plutôt que neuf. Que les parents puissent consommer différemment et surtout plus responsable. Tout est parti d’une amie de Yann Spigolis qui, pour sa liste de naissance, a demandé à son entourage des articles de seconde main. « Nous achetons en vrac dans les courses du quotidien, mais dès la naissance d’un enfant, les parents surconsomment, vêtements, jouets, et poussette… Avec une durée d’utilisation plutôt courte pour ce type d’achat. » Les deux co-fondateurs ont donc monté leur business plan afin de créer leur jeune pouce (start-up). Financement propre, ouverture du capital et aide de la BPI ont permis l’ouverture de l’entreprise en décembre 2020. Le siège est à Pantin et l’atelier à Villetaneuse.
Comment ça marche ?
Concrètement, Biicou passe chez les particuliers vendeurs, avec une estimation de prix. Les achats se font sur toute la région Île-de-France, l’entreprise dispose aussi d’ « ambassadeurs » à Lille et Orléans. Une fois l’achat effectué, le produit est rapporté à l’entrepôt. « Les poussettes sont alors vérifiées, les éléments textiles et mécaniques sont contrôlées, désinfectées, et bien sûr nettoyées. La partie mécanique est totalement remise sur pied… Ou plutôt sur roue. Roulement, roues, sangles… Tout y passe, afin que la poussette soit en parfait état de marche avec tous les avantages du neuf » dévoile Yann Spigolis.
Compter 190 € pour une poussette Libelulle Trinity 2
Après leur rafraîchissement, chaque poussette, est ensuite photographiée, sur toutes les coutures - tel un top-model - et affichée sur leur site internet biicou.com. Afin que les éventuels acheteurs puissent les observer dans le moindre détail « pliées, fermées, ouvertes… Afin que les parents n’aient pas de mauvaise surprise » note le jeune entrepreneur. Sur le site internet, les prix oscillent entre 190 € pour un modèle Libelulle Trinity 2 et 700 € pour une Cybex - Priam Trekking Autumn Gold Burn. Des prix qui permettent d’économiser jusqu’à 75 % par rapport au neuf, selon Bicou. Les poussettes sont livrées et garanties un an. Les acheteurs reçoivent également un guide d’utilisation. Le but est aussi de casser tous les freins qui peuvent exister à l’achat de seconde main. Et le produit peut être repris lorsque l’enfant a grandi.
Aujourd’hui, les ventes se font sur toute la France, 50% en IDF et l’autre moitié sur le reste du territoire. Biicou propose également un service de réparation, soit à domicile soit les parents peuvent déposer leur poussette ici à Villetaneuse. L’équipe songe à changer d’entrepôt pour multiplier la surface d’atelier par trois et aussi d'étendre l’activité à l’ensemble de l’univers du zéro à 6 ans (vélo, et autres articles de sport ou de jeux par exemple). Yann Spigolis est pantinois et souhaitait s’installer dans le département, « pas trop loin du siège social, rester dans le 93 pour faire une grosse boite dans le 93 avec des gens du 93 ».
Christophe Barette